Ce sont probablement les conséquences d'une évolution technologique sans guidage général (sans but global). Il semble que l'Homme soit en conquête constante pour apprendre les secrets de la matière et de l'énergie. Nous sommes une espèce conquérante. Le problème est que la pensée (pas l'activité du cerveau) ne suit pas le rythme des découvertes d'ordre physique.
Autrement dit, la société change trop rapidement en comparaison de l'aptitude à comprendre des gens, à cause des progrès scientifiques fulgurants. Alors qu'au 20ème siècle, il était relativement simple pour n'importe qui de comprendre la société moderne, comment s'orienter et faire son chemin et "survivre", La société et sa science étaient relativement simples. Mais là, les scientifiques ont accéléré à un rythme infernal et la "pensée" collective ne suit plus. Ce qui génère dans le sillage des problèmes sociaux qui s'amoncellent.
L'école publique avait une structure, bonne ou mauvaise d'ailleurs, probablement critiquable, mais cette structure dure et disciplinaire avait le mérite de maintenir un certain ordre et d'éduquer tant bien que mal des hordes d'élèves. C'était le dix-neuvième et le vingtième siècle. Brutal, mais efficace ! Elle permettait au générations d'élèves de s'insérer dans la société industrielle et de coopérer. L'évolution était lente et la pensée avait le temps de s'adapter et de comprendre le milieu.
CE N'EST PLUS VRAI. L'activité de la pensée est trop lente et trop désordonnée par rapport à l'évolution physique scientifique. Aujourd'hui un esprit a besoin de comprendre vite, très vite, les différents aspects d'une société en pleine mutation. Or, les mécanismes éducatifs et l'organisation élitiste et sélective de l'école publique ne permet pas à tous les élèves l'acquisition des savoirs et surtout des savoir-faire nécessaires pour s'orienter, comprendre, faire sa place et survivre dans une société mutante. Et je veux dire "survivre", car c'est l'enjeu pour l'individu comme pour la société. Celui qui ne suit pas le rythme est broyé. L'enfant qui ne comprend pas et qui ne suit pas à l'école est condamné. On ne peut pas se le permettre. Dorénavant chaque élève sans exception doit réussir son éducation. C'est un crime de condamner un seul élève à l'échec. C'est nouveau, c'est une situation différente de celle du 20ème siècle.
Tout cela pour dire que l'une des causes est que la pensée, l'aptitude à penser, à comprendre, à évaluer, à déduire ou élaborer des solutions, est restés loin derrière à cause d'un système d'éducation obsolète.
Cela offre un ensemble de solutions puisqu'on peut organiser l'école de façon à permettre à chaque élève de réussir son éducation et d'acquérir l'aptitude à comprendre les données et changements d'une société mutante. Cela commence par comprendre parfaitement les mots et la grammaire qui constituent le code fondamental des échanges entre les gens.
Dans mon livre Terre! de l'irresponsabilité à la prise de conscience, j'ai émis le postulat que "le savoir entraîne le savoir". Autrement dit, plus on sait, plus on a de données et de principes vrais et vérifiés lesquels nous permettent d'avancer davantage et de découvrir davantage de savoir et de savoir-faire. C'est une sorte de cercle vertueux et c'est ce qui peut sauver notre peau de terriens. C'est valable pour la société comme pour l'individu.
Si tout ceci est vrai, il est probable que cela s'applique à la politique et à l'économie. Ces deux choses reposent sur des systèmes de pensée, des postulats originaux. Ces postulats furent émis dans une société particulière avec certaines caractéristiques. Ils furent émis pour résoudre certains problèmes. Il devient évident aujourd'hui que les postulats originaux avec les modèles politiques et économiques qui en découlent ne sont plus adéquats. Il nous faut de nouveaux postulats, puis de nouveaux systèmes économiques et politiques.