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par Crapaud dingue (97 points) dans Santé
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Version courte: Diffuser de la connaissance et des méthodes accessibles, gratuites et sans médicament pour prévenir les troubles émotionnels assez handicapants (ex: traumatisme(s), angoisse, attaques de panique, anxiété...). Mais si c'était possible, ça se saurait, non? Justement bof non pas vraiment, à part la méditation, mais pas accessible à tout le monde, notamment faute de temps, et pas efficace pour tout. Mais le corps a plein d'autres ressources, dont certaines très efficaces (rapides), trop peu connues à ce jour. C'est comme si je vous disais: je voudrais développer et diffuser des méthodes simples pour mieux prévenir le diabète, et vous remplacer le mot "diabète" par "troubles émotionnels". Et les troubles émotionnels, ça concerne (et handicape) énormément de gens, et les répercussions ne sont pas que de la souffrance individuelle, cela altère aussi la qualité des liens sociaux.

Ce projet vise à rendre autonome dans la prévention et le soin les personnes n'ayant pas accès à des informations et soins de qualité aujourd'hui, c'est à dire énormément de gens. Les médecins généralistes ne connaissent pas ces questions, et filent des médocs. Pourtant ce sont eux qui sont au contact de ceux qui en ont besoin, sans savoir répondre correctement à ce besoin.

Qui peut se payer un psy aujourd'hui? Très peu de gens. Et beaucoup de gens s'en méfient (parfois à raison, mais bon c'est bien dommage car certains bien choisis peuvent guérir plein de trucs... bien plus que les psychotropes qui au mieux aident la personne à guérir toute seule avec le temps, au pire crée une dépendance et une diversion: on se soigne comme ça donc on ne cherche pas d'autres façons de faire).

Beaucoup de temps perdu, beaucoup de souffrances qui pourraient être évitées.

Autonomie, connaissance, inclusion, tolérance, soin, empowerment, accessibilité, neuro-diversité.

Il ne s'agit pas de développement personnel pour gens qui vont déjà plutôt bien, mais de prévention et de soin pour personnes en grande souffrance, dont la vie peut devenir un enfer, une prison psychologique, un boulet au pied et un poids permanent qui nous diminue (j'ai fait 2 détours par ce type d'enfer, ça va aller là, j'ai eu ma dose).

Version longue (je vous aurais prévenu...):

Préambule : corps et esprit ne font qu'un. Le cerveau est un organe comme un autre, il a le droit d'avoir un fonctionnement atypique, il a le droit aussi de "tomber malade". Un estomac malade va générer des douleurs et des troubles digestifs, un cerveau malade entraine la plupart du temps de la souffrance psychique et/ou physique. 20% de personnes en France seraient en souffrance psychique, un grand nombre n'arrivent pas à en sortir et sont très mal pris en charge par la médecine traditionnelle (et souffrent vraiment beaucoup, et tout seuls). Peu vont voir des psychologues (mauvaise image et très cher). Le gâchis est assez grand dans ce domaine... Sans compter la stigmatisation, la honte, la culpabilité. On ouvre la porte à la personne qui a une jambe cassée, on accuse le dépressif de ne pas se bouger. Beaucoup d'ignorance, et pour la personne: double peine.

Le cœur de ce projet :

- la prévention et la diminution de la souffrance psychique (les évènements de vie peuvent nous rendre plus fort, ils peuvent aussi nous enfermer et nous diminuer) + l'augmentation de l'autonomie et de la résilience des personnes (et par extension des relations inter-personnelles et des groupes sociaux). PAR SOI MEME ET SANS MEDICAMENT.

- la luttes contre les stigmatisations, notamment de ceux qui souffrent le plus (qui sont aussi les plus exclus): promotion de la neuro-diversité, société inclusive, diffusion de la connaissance, lutte contre les idées reçues, lutte contre la désinformation, et lutte pour avoir enfin la bonne information (elle est bien cachée par certains...)

L'analogie de la plaie : Une détresse émotionnelle ou un trauma est comme une plaie sur la peau. Si on n'effectue pas les premiers soins sur une plaie, elle va peut-être s'infecter (ou pas : ça dépend des gens, ça dépend des plaies, ça dépend de plein de choses). C'est ce qu'il peut aussi se passer lorsqu'on vit une détresse émotionnelle, ça peut "s'infecter" (ou pas : ça dépend de plein de choses...) c'est à dire conduire à des troubles ou maladies dites "psy". Il ne s'agit pas de mettre une pommade pour rendre une peau déjà saine un peu plus douce, il s'agit de guérir une plaie qui peut s'infecter = Il ne s'agit pas de développement personnel, mais de prévention et de soin de troubles potentiellement graves.

Additionné à un terrain génétique adhoc, on sait aujourd'hui que la détresse psychologique / les chocs émotionnels / les traumas sont une cause récurrente et majeure d'un très grand nombre de troubles et souffrances psychiques (mais aussi et bien sûr somatiques! ). Une cause parmi plein d'autres, mais une cause récurrente, peu étudiée, peu médiatisée. Et plus on accumule de détresses psychologiques, plus le risque de troubles s’accroît. Une plaie sur une autre plaie, ça peut dégénérer. Détresse émotionnelle + détresse émotionnelle et ça eut aboutir à une dépression, ou déclencher un trouble bipolaire, un trouble panique, un cancer, que sais-je encore etc... Et le combat commence...

Les progrès dans les soins "psy" sont désormais rapides et le mot guérison a enfin fait son apparition dans le champ de la souffrance psychique (notamment grâce au développement des neurosciences et des nouvelles psychothérapies), mais de nombreux troubles restent encore à ce jour chroniques. Au mieux on stabilise les symptômes avec de la chimie (...), mais sans soigner.

Le projet que je me propose de développer va aussi au-delà du traitement de la souffrance : il porte aussi sur la prévention des troubles psychiques, avant qu'ils n'arrivent, pour bloquer les processus pathogènes.

Sous quelle forme: Un guide des premiers soins émotionnels? Un blog? Des vidéos? Une appli? Je ne sais pas encore... Cibles: les ados, les jeunes adultes, les jeunes parents, les professionnels qui côtoient des populations d'enfants. Et tous ceux qui n'ont pas les moyens financiers, qui n'ont pas un environnement social propice à se faire correctement aider, ceux qui n'ont pas accès aux "bons" soins ni aux bonnes personnes.

Chacun serait alors capable, tout comme chacun sait désinfecter et mettre un pansement sur une plaie, de faire les premiers soins sur sa détresse émotionnelle ou celle de ses proches, je pense notamment à ses enfants, ceux-ci étant les plus exposés à la détresse psychologique, plus souvent et plus intensément (leur jeune cerveau étant immature, les détresses chez les enfants ont des effets bien plus importants que chez les adultes).

Ces méthodes seront inspirées des meilleurs méthodes thérapeutiques à ce jour, utilisant la visualisation, la pleine conscience, les stimulations bilatérales, le toucher, la respiration, la connexion à soi à son corps et à ses émotions, le sport, le lien social (de qualité)...

Formez-vous sur ces sujets, il va devenir primordial de devenir autonome sur ces sujets aussi (médecine et psychologie au sens large). Mais gare aux best sellers qui vous emmènent sur de mauvaises pistes, il n'y en a que trop. Bref.

Qui songerait aujourd'hui à ne pas désinfecter une plaie? Il ne s'agit PAS de "gérer" ses émotions. Au contraire il s'agit de les laisser nous traverser à fond sans les bloquer et sans qu'elles nous bloquent (car ça arrive très très souvent).

Exemple: une personne ayant un terrain génétique propice au trouble anxieux ou à la dépression aura beaucoup moins de chances de déclencher le trouble, ou bien son trouble sera moins sévère, si les chocs émotionnels sont moins nombreux et/ou pris en charge de telle manière à ce que le cerveau les traitent correctement. Car le cerveau a pas mal de ressources... Encore faut-il les connaître.

4 Réponses

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par Tétard fou (6 points)
Excellent sujet, @Belette !
D'autant plus que chez les crapauds fous, il y a une belle concentration de "neuro-atypiques" ou "zèbres", souvent en souffrance dès le plus jeune âge car rejetés inconsciemment par les autres gamins à l'école, ce qui déclenche un rejet de ses particularités pour se sentir acceptés (syndrome d'inclusion).
Bien sûr, ça touche la plupart des gens, de manière plus ou moins marquée.

Il y a une méconnaissance profonde de notre fonctionnement le plus intime, nous subissons les déboires de nos débordements émotionnels sans comprendre que le cerveau reptilien prends les commandes dès qu'une peur est prise au sérieux et nous met en mode survie.

Comment bien être au monde si l'on n'est pas bien avec soi-même, avant tout ? Les désordre de ce monde ne sont-ils pas l'écho de ce mental qui "prends le pouvoir de la machine", dans une vision de séparation ?

Guérir ses blessures fondamentales, c'est permettre à l'intuition de bien mieux gérer sa vie, dans une vision plus connectée, plus réelle... Et d'être bien plus efficace dans le moindre de ses actes, car autant la survie est morbide, autant la vie est créative.

Alors OUI, ce sujet n'est pas un petit détail !! Merci de l'aborder...
par Crapaud dingue (97 points)
Yes merci beaucoup pour ton soutien Ludo!!
Oui c'est exactement ça, l'activation du "système" peur peut nous blesser, neurologiquement parlant. Attention je parle des traumas en général, pas que des violences d'une personne sur une autre personne, il y a énormément de traumas qui sont accidentels, d'autres qui ne sont que les conséquences d'une grand ignorance sur le sujet.
Des chercheurs de Cambridge ont réalisé une très large étude et parlent d'une "épidémie mondiale cachée": https://revue-pa.com/recensions-de-livres/article/ruth-lanius-eric-vermetten-clare-pain-the-impact-of-early-life-trauma-on-health
par Tétard fou (6 points)
Intéressante, cette étude, très pointue !
Intègre-tu dans la réflexion que les traumas, quels qu'ils soient, peuvent même venir de l'ascendance ?
(je pense à cette émission, certes pas trop pointue scientifiquement, mais qui pointe vers des travaux troublants : https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/info-sante/les-traumatismes-se-transmettent-de-generation-en-generation_1759495.html )
La bonne nouvelle, c'est que quelle que soit leur origine, ces troubles peuvent être résolus avec les outils émergeant que tu évoques...
par Crapaud dingue (97 points)
Oui je connais les travaux d'Isabelle Mansuy, qui ont fait date. J'en parlais d'ailleurs lundi dernier avec un professeur en neurosciences, qui ne semblait pas invalider ces travaux... La transmission intergénérationnelle serait une manifestation de phénomènes épigénétiques.
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par Tétard déjanté (16 points)
Bonjour
Je veux bien partager mes expériences dans le domaine et vous propose une rencontré pour échanger.
Je trouve votre idée absolument nécessaire ! Merci
par Crapaud dingue (97 points)
Oui avec plaisir si vous avez fait plouf dans la mare aux crapauds vous pourrez me joindre là-bas en MP, merci pour votre soutien  :)
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par Crapaud dingue (97 points)
Bon ben... J'en rêvais, ce médecin l'a fait !!

Dr Emmanuel CONTAMIN "Prenons soin de nous ! Guide pratique d'auto-thérapie"

C'est exactement ce que je voulais faire, et le contenu est en parfait adéquation avec ce à quoi je pensais

Sauf que lui est médecin psychiatre et psychothérapeute et à 30 ans de pratique derrière lui !!

Donc non seulement il a beaucoup plus d'expérience, mais aussi bien sûr bien plus de crédibilité.

Ce livre est une véritable pépite (il l'a édité en auto-édition afin de le vendre à un prix abordable 7€)
par Crapaud dingue (97 points)
Bon, j'ai fini ce bouquin, impeccable il vaut le coup d'être lu et diffusé largement.
Mais y'a encore plein d'autres trucs à dire et à faire.
C'est un bon début, je continue de murir ce projet, j'en ferai qq chose
Un blog avec  @dEve surement...!
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par Tétard déjanté (20 points)
C'est un projet qui me parle beaucoup; J'ai une licence en psycho. Je sors tout juste de cure pour traiter mon alcoolisme et toxicomanies associées. J'ai écris un journal d'ailleurs "journal de libération d'un dipsomane à destination des fous et des pommés" qui traite de la manière dont je tente de m'en sortir, ma dépression, mes troubles bipolaires, la gestion de mes émotions, mon rapport avec la société libérale, le travail, les relations humaines...

Si je peux aider d'une manière ou d'une autre à ce projet par mon témoignage, ce serait avec plaisir que je m'y consacrerai.
par Crapaud dingue (97 points)
C'est super gentil. Je trouve d'ailleurs que les témoignages sont vraiment une forme de transmission de savoir très pertinente, très humaine, très authentique. Or je comprends à demi-mots que comme beaucoup de crapauds l'authenticité te manque cruellement dans la société d'aujourd'hui. J'y pense à faire un recueil de témoignages, auquel cas je serai ravie de lire le tien. Tu l'as publié ou pas? Dans la mare ton expérience peut servir à d'autres. A+ et merci !
par Tétard déjanté (20 points)
Oui tu as décelé juste. Non j'aimerais bien, je l'ai envoyé à deux trois maisons d'édition sans conviction, je pensais peut être passer par librinova mais je dois encore faire des corrections à mon avis. Il fait cent pages avec pour finir le journal de ma mère quand je fus plongé 3 semaines dans le coma il y a 10 ans comment puis-je te l'envoyer?

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