Le projet « Terre réhabilitée » repose sur l’élément le plus essentiel, le plus recherché, le plus vital de tous les trésors : l’amour !
L’amour de la moto, de la peinture, de la musique, de la mécanique, du base-jump, de l’aviation, de l’agriculture, l’amitié, la camaraderie, la complicité, l’amour familial, filial ou parental et même sexuel, l’amour fait partie de la vie. Sans l’amour, la vie serait bien terne.
Mais peut-il y avoir amour sans sincérité ? Le mensonge, le faux-semblant, l’hypocrisie ne font pas bon ménage avec l’amour. Et peut-il y avoir amour sans liberté ?
L’amour et la liberté sont étroitement liés. On ne peut pas forcer ou imposer l’amour. On aime ou on n’aime pas, avec des tons de gris entre les deux. Ça ne se discute pas. On peut modifier l’amour ou le désamour de quelqu’un par de bons arguments, mais en dernier recours, c’est l’esprit qui décide s’il aime ou n’aime pas quelqu’un ou quelque chose. S’il n’y a pas de libre-arbitre de la part de l’esprit, l’amour est faussé – il est imposé, empêché ou modifié d’une manière ou d’une autre ; l’intégrité, la sincérité et l’honnêteté sont altérées ; cet esprit ne se sent pas à l’aise ; quelque chose cloche. Quand on force un gosse à assister à un cours sur un sujet qu’il n’aime pas, on viole son libre-arbitre.
Ce que je viens de vous citer est une loi naturelle de l’esprit et de la vie. Chaque fois qu’on la viole, on a des ennuis. Ne nous demandons pas d’où viennent nos problèmes avec l’école publique ! Mais poursuivons.
La compréhension est également liée à l’amour. Pour comprendre quelqu’un ou quelque chose, il faut pouvoir l’approcher, entrer en contact avec, communiquer avec. Qu’il est difficile d’obtenir un savoir fiable sur quelque chose ou quelqu’un sans entrer en contact avec, par les sens ou par la pensée. Qu’il est difficile d’entrer en contact avec quelqu’un ou quelque chose que l’on rejette, déteste, exècre, ou dont on se fiche éperdument. Qu’il est difficile d’entrer en contact et d’apprendre à apprécier quelque chose lorsqu’on ne nous laisse pas le temps de le faire.
La compréhension est un travail de l’esprit et souvent même un travail physique. Le sens du toucher est formidable pour aider à comprendre des mécanismes, des matières, etc. Les apprentis cuisiniers travaillent avec le gustatif et l’odorat ainsi que le toucher pour les textures ainsi que la vue pour l’aspect et la présentation.
Pour comprendre les choses et la vie, il faut prendre le temps ; ce temps varie de personne à personne ; il varie également selon le sujet et d’autres facteurs.
Vous allez dire « mais cela va de soi ». Vous avez raison, mais alors pouvez-vous me dire pourquoi on continue à forcer les élèves d’une classe d’âge à suivre le même programme scolaire dans un temps donné. C’est une violation du droit d’un élève à comprendre un sujet qui l’intéresse. C’est également une violation du droit d’un élève à passer à autre chose une fois qu’il a compris le sujet. La vitesse d’acquisition doit être sous le strict libre-arbitre de l’élève, de chaque élève.
Nous avons donc la compréhension empêchée par laquelle on empêche un esprit de comprendre ce qu’il aimerait comprendre. Il y a la compréhension imposée par laquelle on oblige un esprit à rester là dans un cours à recevoir des données dont il ne veut pas. Sauf que c’est impossible ; on ne peut pas comprendre des données ou un sujet par la force.
L’amour empêché ou imposé et la compréhension empêchée ou imposée abiment l’esprit.
Mais pourquoi parler de cela ? Eh bien, revoyons notre objectif : nous voulons une planète nettoyée et réhabilitée et une harmonie entre l’Homme et la Nature. Dans le calcul, nous envisageons une population de douze milliards de terriens. Nous devons faire progresser l’éducation mondiale afin que les peuples puissent vivre en harmonie entre eux et avec la Nature et qu’ils puissent ensemble produire une planète propre et réhabilitée. Il faut éduquer individuellement ces douze milliards de terriens afin qu’ils puissent comprendre les différents aspects du problème – ce qui les concerne – acquérir des savoir-faire, s’organiser et participer à la réalisation de l’objectif.
Mais, nous ne faisons qu’accompagner un phénomène de société. Nous sommes en train de quitter un modèle de gestion brutal des hommes et des espèces par la force – le mouvement associatif et la participation, des économies parallèles plus douces pour l’environnement, les tentatives de préservation des milieux naturels – des choses se passent et nous sommes en train de développer un modèle plus harmonieux. Comparez les efforts actuels aux civilisations des 19ème et 20ème siècles, il y a un changement de direction indéniable. Si nous amplifions ce mouvement par une éducation conduisant à la compréhension et au savoir-faire, nous allons y arriver.
Mais la toute première étape est de démontrer que c’est possible et comment. C’est je pense l’étape la plus difficile.