Pourquoi pas, mais moins sous la forme d'un soulèvement soudain que dans un mouvement progressif. Il faudrait une logique de déconcentration du pouvoir, de l'action. Soit de droit - genre changement de constitution ou des règles européennes - soit de fait, avec la prise en main des problématiques de terrain par les citoyens eux-mêmes, sans attendre davantage que la solution vienne d'en haut. Contrairement à toi, je en crois pas que l'enthousiasme ait disparu aujourd'hui. Au contraire, je sens un grand désir de désirs dans une partie de la population, une envie d'agir, un bouillonnement activiste qui ne demande qu'à trouver la bonne raison de s'impliquer. Un exemple : le 1er janvier dernier, j'ai créé sur Facebook un collectif informel, Rézolution, et j'ai demandé aux bonnes volontés qui souhaitaient aider des projets à émerger de le rejoindre. Il n'a fallu que quelques heures pour que le seuil d'une centaine - limite que je m'étais fixée arbitrairement pour qu'on reste à taille humaine - soit atteint. Et ça marche.
Après, ce qui manque c'est des modalités d'expression de cet enthousiasme, de ce besoin de participer collectivement. Si le citoyen reprend la main sur (rayer les mentions inutiles) son cadre de vie/le périscolaire/les échanges locaux/la monnaie/l'alimentation/la solidarité/la maîtrise énergétique/les transports/la formation/la culture/les déchets/la santé/la vie privée (j'en oublie sûrement), il se place au coeur de la politique - comme vie de la cité - et n'est plus simple consommateur de la chose publique. Dès lors, il peut exiger autre chose de ses élus, tant en terme de gestion qu'en ce qui concerne les projets, les idéaux. Et notamment de reconstruire un projet européen qui sorte de la gestion technocratique de l'économie. Fastoche, non? :-)